La Réserve naturelle régionale des gorges de Daluis

La Réserve naturelle régionale des gorges de Daluis et son périmètre de protection
Nichée au cœur des Alpes d'Azur, la Réserve naturelle régionale des gorges de Daluis est un écrin spectaculaire de nature et de patrimoine.
Traversée par le fleuve Var, elle marque une transition unique entre les Alpes et la Méditerranée, offrant des paysages saisissants et une richesse écologique exceptionnelle. Créée en 2012 sur des parcelles communales de Guillaumes et de Daluis, la Réserve naturelle régionale des gorges de Daluis est la première Réserve naturelle créée sur le département des Alpes-Maritimes.
Elle s'étend aujourd'hui sur 1082 hectares, auxquels s'ajoutent depuis 2024 les 1886 hectares du périmètre de protection. Ce dernier, véritable zone tampon, inclut la commune de La Croix-sur-Roudoule et plus d'une cinquantaine de propriétaires privés, consolidant ainsi la préservation de cet espace remarquable.

Des paysages et une géologie spectaculaires
Les gorges de Daluis émerveillent par leurs falaises de pélites, des roches sédimentaires couleur rouge lie-de-vin, riches en oxyde de fer et vieilles de 300 millions d'années qui plongent jusqu'à 300 mètres au-dessus du Var.
Plus de 70 espèces de minéraux y ont été recensées, dont certaines découvertes uniques comme la Barrotite et la Gilmarite. Les mines de Roua, composées de plus de 40 galeries, représentent la seule exploitation d'âge protohistorique (de 3700 à 3500 av. JC) connue en France portant exclusivement sur le cuivre natif.
Réputées pour leur incroyable beauté, les gorges de Daluis sont surnommées le Colorado niçois depuis le début du 20e siècle, époque à laquelle la route qui les traverse fut réalisée.

Une biodiversité exceptionnelle et fragile
Sa position géographique et son gradient altitudinal de près de 1400 mètres confèrent à la Réserve une biodiversité mêlant influences méditerranéennes et alpines.
On y croise de nombreuses espèces animales emblématiques comme le chamois, le tétras lyre et l'aigle royal, mais aussi le lézard ocellé et le circaète Jean-le-Blanc. Ce refuge abrite également des espèces endémiques telles que la Marbrée et le Maillot des pélites, des escargots devenus les symboles de la Réserve, ou le spélerpès de Strinati, un petit amphibien rare.
La flore de la Réserve, quant à elle, se caractérise par sa capacité d'adaptation aux particularités des falaises de pélites, roches friables retenant peu de nutriments et d'eau. On y retouve ainsi une végétation composée de genêts, thym et saxifrages, qui colonisent même les parois les plus abruptes.

Un patrimoine humain et des traditions vivantes
Les villages et hameaux entourant la Réserve, tels qu'Amen, Roua, Le Lavigné ou encore Bancheron, témoignent d'un riche passé agricole. Autour de ces hameaux, terrasses et restanques rappellent les efforts déployés par les communautés rurales pour tirer parti de ces terres escarpées.
Quelques arbres remarquables — chênes, noyers, tilleuls ou vignes — sont les vestiges vivants de cette époque. Bien que de nombreux hameaux soient aujourd'hui abandonnés, ils participent à l'identité forte du territoire et inspirent des projets de restauration et de valorisation.
Point de passage vers les cols et les grands alpages d'altitude, les gorges de Daluis étaient également traversées par plusieurs pistes muletières empruntées par les marchands ou troupeaux transhumants venus de Provence.

Un équilibre entre usages et préservation
La Réserve est un lieu où nature et activités humaines cohabitent : pastoralisme, apiculture, chasse, pêche, mais aussi randonnée, VTT et canyoning. Co-gérée par la Communauté de Communes Alpes d'Azur et la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) PACA, elle veille à concilier ces usages tout en sensibilisant le public à la nécessité de préserver cet écosystème fragile. Chaque acteur local, du visiteur au propriétaire privé, contribue à maintenir cet équilibre harmonieux et fragile.
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